Histoire de l'art
Venise ou l’art de peindre
Chantal Duquéroux-Rozwens
Quatre siècles d’une incomparable richesse picturale, du XIVème au XVIIIème, vont illuminer les palais, les bâtiments publics, les basiliques, les églises, les chapelles privées, les couvents, les écoles. Construire, décorer, embellir encore et toujours pour Dieu, pour le Doge, pour le Prince et la noblesse, mais aussi pour la République et son prestige.
Le premier art vénitien vient de la tradition des grands mosaïstes byzantins qui arrivent très tôt pour travailler dans la basilique San Marco, dans l’île de Torcello pour l’église Santa Maria Assunta.
Après les splendeurs à fond d’or des peintres des premiers ateliers, la Renaissance au XVème puis au XVIème va révéler des maîtres incontestés de la couleur, de la lumière, Giovanni Bellini, Vittore Carpaccio, Carlo Crivelli, puis Giorgione, Titien, Tintoret, Veronese... vont éblouir les cours, et les richissimes marchands européens.
Si des difficultés politiques et financières vont obscurcir le XVIIème, sans pour autant éteindre la création, au siècle suivant Venise va se révéler d’une vitalité sans égale : Sebastiano Ricci, Tiepolo père et fils, Canaletto, Pietro Longhi, Guardi, Rosalba Carriera sont les admirables interprètes nostalgiques d’un monde éblouissant qui s’estompe irrémédiablement à la fin du siècle.
Venise ou l’art de peindre
Conférences avec vidéoprojection
les lundis de 14h à 16h
3 sessions de 8 séances chacune
1ère session :
2ème session :
3ème session :
Début le 26.09.2022
Début le 05.12.2022
Début le 06.03.2023
Coût de chaque session : 144 € (2x72)
La peinture du XVIIème siècle européen
Chantal Duquéroux-Rozwens
L’Europe des peintres au XVIIème est dominée par l’existence de géants.
Rembrandt, Vermeer ou Franz Hals, qui racontent le cœur des êtres et l’intimité des hommes, Caravage qui magnifie le quotidien, invente une peinture libre baignée d’un impressionnant clair obscur, Velasquez le discret, dont la puissance sensible est celle de la vie, « le peintre des peintres » dira Manet, Nicolas Poussin, de santé fragile, qui surmonte toutes les difficultés d’une création subtile, lente et exigeante...
Deux courants, le Classicisme et le Baroque, naissent parallèlement en Italie, et se croisent du nord au sud de l’Europe. Le Classicisme met à l’honneur le dessin plutôt que la couleur, rigueur et sobriété dans la composition et les attitudes, privilégiant le sujet antique ou Renaissance. Le Baroque, expression du pouvoir religieux triomphant, fabrique un extraordinaire théâtre d’émotions, de mouvements dans les décors de ses somptueux palais, de ses églises grandioses.
Le siècle est une pépinière d’artistes, d’excellents peintres, et les rivalités sont nombreuses.
La peinture du XVIIème siècle européen
Conférences avec vidéoprojection
les mardis de 9h30 à 11h30
3 sessions de 9 séances chacune
1ère session :
2ème session :
3ème session :
Début le 27.09.2022
Début le 13.12.2022
Début le 14.03.2023
Coût de chaque session : 162 € (2x81)
Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ?
Pascal Coulon
Si les œuvres sont nécessairement des productions humaines, en revanche toute œuvre n’est pas forcément une œuvre d’art. Quels sont les critères spécifiques de cette dernière ? La question est complexe dans la mesure où ces critères sont divers - la belle imitation, l’habileté de l’artiste, la noblesse du sujet représenté, l’émotion provoquée, etc. - et surtout ils varient en fonction des époques. D’ailleurs la distinction entre artiste et artisan ne va pas de soi et ne vaut pas de façon universelle. A cet égard, en Occident il faudrait plutôt parler d’une genèse de cette distinction.
Il s’agira donc dans les différentes séances de ce cours d’une vaste enquête sur l’essence et la fonction de l’œuvre d’art, en s’attachant plus particulièrement à la peinture. Il existe une méfiance originelle envers l’image, toujours susceptible de tromperies, et la peinture a toujours été de ce fait l’objet d’enjeux importants, de conflits, voire de violences. A cet égard, l’histoire de la peinture peut être lue comme celle de son émancipation progressive vis-à-vis des différentes instances – métaphysique, théologique, politique - qui l’ont successivement tenue sous leur tutelle.
Nous étaierons bien sûr chaque étape de cette genèse avec l’étude de peintres et d’œuvres significatives du statut de la production picturale. Ainsi nous verrons avec Bosch que, nonobstant son talent très particulier de peintre « fantastique », la peinture (la sienne comme les autres) fait partie au Moyen-Âge d’un corps de métiers qui participe à une œuvre collective à finalités religieuses. Nous illustrerons le renversement décisif de la Renaissance en terme de hiérarchie des arts et de reconnaissance des peintres avec les florentins (Léonard, Raphaël) et les vénitiens (Titien, Tintoret).
L’œuvre a-t-elle pour fonction d’éduquer, d’édifier le spectateur, en s’adressant à sa raison ? Ou doit-elle plaire, toucher les sens, provoquer l’émotion ? Nous illustrerons cette querelle entre peintres académiques et peintres dits coloristes avec des oppositions fécondes – Poussin versus Caravage, Delacroix versus Ingres, notamment.
Enfin, le grand renversement de l’entrée dans la modernité avec l’artiste autonome sera illustré par un certain nombre de peintres des avant-gardes du 20ème siècle.
Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ?
Conférences avec vidéoprojection
12 vendredis de 9h30 à 11h30
début le 14.10.2022
216 € (3x72)
Giotto (1267-1337) : de Byzance à Florence
Joëlle Saccoman
Giotto di Bondone, fils d’un petit paysan, naît en 1266 dans le village de Vespignano, près de Florence. Giorgio Vasari, l'un des premiers biographes de Giotto, raconte comment Cimabue, le célèbre maître florentin, découvre les talents de Giotto : voyant un jour le jeune garçon de 12 ans esquisser une des chèvres de son père sur un rocher plat, il fut tellement impressionné par son talent qu'il persuade le père de laisser Giotto devenir son élève…
Premier grand génie de l'art pictural italien à l’aube de la Renaissance, Giotto, peintre et architecte toscan, marque la rupture définitive de la peinture avec la longue tradition byzantine qui depuis la fin du monde romain marquait de sa forte empreinte l’art de la péninsule.
Auteur des fresques de la vie de Saint François à Assise, il donne la première image d'une renaissance qui s'ignore encore. Ses œuvres sont à l'origine du renouveau de la peinture occidentale.
Après sa mort en 1337, Giotto exerce une immense influence sur la peinture florentine et constituera une énorme source d'inspiration pour les grands maîtres de la renaissance, au premier rang desquels Masaccio et Michel-Ange, souvent considérés comme ses héritiers spirituels.
« Il devint si bon imitateur de la nature, qu'il abolit complètement la grossière manière des Grecs et créa le beau style moderne en y introduisant le portrait d'après les vivants, ce qui ne s'était pas fait depuis plus de deux cents ans. » Vasari (1568)
Giotto (1267-1337) : de Byzance à Florence
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12 lundis de 9h30 à 11h30
début le 03.10.2022
216 € (3x72)
Andrea Palladio, architecte humaniste
Joëlle Saccoman
Figure de son temps, Palladio, un humaniste encore, architecte celui-ci et auteur des Quatre Livres de l’Architecture, s'impose comme le témoin privilégié d'une époque, celle de la Renaissance.
Mais Andrea Palladio ne fut pas seulement architecte au sens strict du mot : « sculpteur » d'édifices, il fut capable de dessiner et de « forger » des structures harmonieusement complexes en rapport avec l'espace environnant.
Cette capacité d'invention, inspirée des grands modèles antiques, Vitruve et Pline ou des expériences de Leon Battista Alberti, s'accompagnait cependant d'une attention tout aussi originelle pour les conditions concrètes de la création et de la construction. En ce sens, Palladio garda toute sa vie durant son intuition de bâtisseur et d'artisan.
Le succès de la pensée de Palladio est aussi attaché aux grandes controverses comme la « querelle des anciens et des modernes ». A travers ses écrits, son style, sa pensée universaliste, il aura un impact et une influence considérables dans les siècles suivants.
Andrea Palladio, architecte humaniste
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6 jeudis de 9h30 à 11h30
début le 01.12.2022
108 € (2x54)
Art et Gastronomie
Joëlle Saccoman
« Il n'y a que les imbéciles qui ne soient pas gourmands. On est gourmand comme on est artiste, comme on est instruit, comme on est poète. » (Guy de Maupassant)
Ce cours se propose de retracer l'histoire des représentations de la cuisine et de la table, des pratiques alimentaires et gastronomiques dans l’art, depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine.
Chaque époque a construit l’image de ses tables et de ses mets, reflet de son identité et de ses idéaux. L’art, à travers les siècles, a conservé ces représentations gastronomiques, en a fait un genre, un document pour l’historien et une source de fantaisie pour l’artiste.
C’est l’histoire de cette fructueuse et savoureuse rencontre entre l’art, la cuisine et la table.
De la Mésopotamie antique aux avant-gardes de l’"Eat Art", les pratiques et les rites, l’ordinaire des jours et les festins exceptionnels, le maigre et le gras, la nourriture sacrée et les délices de gourmandise.
Des images d’art – fresques, décors de vaisselle, enluminures, gravures, tapisseries et tableaux – et des textes d’époque guident l’exposé de l’histoire de la table et de la cuisine, de leur lente laïcisation, de leur tension continue entre nécessaire repas et fastueux spectacle.
Art et Gastronomie
Conférences avec vidéoprojection
12 jeudis de 9h30 à 11h30
début le 02.02.2023
216 € (3x72)
L’art contemporain : un ancrage historique ou une nouvelle esthétique ?
Dominique Bernard Faivre
Si l’on en croit les philosophes, historiens et sociologues de l’art, l’art contemporain comme notion historique a vécu, au cours des décennies 80 et 90, ses phases de « crise », « querelle », « impasse », voire « rejet » pur et simple en raison notamment de son excessive dépendance à l’égard de l’Institution culturelle.
Comme notion esthétique, il peut apparaître totalement dissident avec l’histoire de l’art classé et dans la ligne même du duchampisme, mais la facture contemporaine qui ne saurait se limiter à certaines productions de l’art « conceptuel » ou du « kitsch néo-pop » peut toutefois mériter l’estampillage « d’artistique », au sens de « plasticité inventive ».
Notre cheminement s’appuiera sur un certain nombre de thèmes en rapport avec l’art contemporain, tels que le « paysage » (Y. Dibbets), les « vanités » (R. Swallow), la « nudité » (K. Kampert), « l’émotion » (M. Abramovic), « l’engagement » (Banksy), ou encore le statut de la « femme », du « marché », des « nouvelles technologies »… à examiner au prisme de l’esthétique évidemment, mais aussi du politique, de la morale et même de la science avec le « bio-art ».
L’art contemporain
Conférences avec vidéoprojection
12 jeudis de 14h à 16h
début le 02.02.2023
216 € (3x72)
Le féminin au cinéma
Laura Vichi
Un nom essentiel pour le regard féminin au cinéma est celui d'Alice Guy-Blaché, pionnière très active, aussitôt oubliée, puis posthumément réhabilitée.
Si le projet Women Film Pioneers Project mené par Columbia University démontre que les femmes ont été nombreuses à tous les échelons de la production de films, ce regard ne s'est pas imposé, émergeant par moments d'une manière perceptible, restant marginal, voire absent, à d'autres moments, comme l'expliquent plusieurs experts que nous considérerons (Brey, Mulvey, Pravadelli, Sellier). En croisant notre regard avec celui des historiens de l'art, nous serons également amenés à voir comment les femmes ont été vues, comment on les a représentées, quelles actrices ont été choisies et comment celles-ci ont mis en place leurs interprétations. Dans ce cadre, le féminin dans le cinéma italien occupera une place privilégiée.
Nous emprunterons quelques clés de lecture de film à des historiens, critiques, écrivains, artistes, philosophes, mais aucune compétence spécifique ou préalable n'est exigée. Tous les points de vue sont bienvenus pour contribuer au débat et accroître notre savoir commun.
Nous nous pencherons sur les notions historiographiques et théoriques, évoquerons les actrices et les stars, les réalisatrices pionnières, avant-gardistes, modernes, et analyserons plus particulièrement le cheminement des femmes et des divas du cinéma italien, entre vie privée et image publique.
Le programme ainsi que la filmographie de référence seront distribués au début du cours.
Le féminin au cinéma
Conférences avec vidéoprojection
10 jeudis de 9h30 à 12h
début le 02.02.2023
225 € (3x75)