Daniel Faivre

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres » écrit Isaïe (IX, 1) « a vu une grande lumière ». L’histoire a donné raison au prophète et cette poignée d’hommes et de femmes, écartelés entre Égypte et Babylone, qui n’a laissé que très peu de traces matérielles de son existence, face aux colossales constructions sur les rives du Nil et des Deux-Fleuves, a éclairé l’histoire de l’humanité bien davantage que ses puissants voisins.

Cependant, cet éclairage est souvent aveuglant. Il s’est déposé sur la mémoire de l’humanité assaisonné du parfum de la foi, qui masque souvent celui de l’histoire réelle au profit d’une histoire sainte.

La proposition de cette série de cours, c’est de projeter sur l’histoire des Hébreux, un éclairage différent. L’exégèse biblique, alliée aux découvertes récentes de l’archéologie nous montrent une histoire quelque peu différente de celle qui se lit dans le texte biblique. Une histoire sans doute moins héroïsée et privée de l’omniprésence divine telle qu’elle apparaît dans le livre. Mais une histoire d’hommes et de femmes qui luttent pour leur survie avec une rare pugnacité.

Nous chercherons donc à renouer les fils disjoints qui obligèrent Israélites et Judéens du premier millénaire avant notre ère à créer le premier monothéisme de l’histoire, pour empêcher la destruction pure et simple de leur civilisation.

Bousculant ainsi un certain nombre d’idées reçues depuis très longtemps enracinées dans l’imaginaire universel, nous chercherons à poser les bases d’une histoire réelle, en suivant les différentes constructions politiques et religieuses des deux royaumes, Israël et Juda et les conséquences de leur disparition.

Nous poursuivrons ensuite par la mise en place des différents monothéismes issus de la Bible : judaïsme, christianisme et islam.

Dominique Mattei

Livre saint de l’Islam depuis plus d’un millénaire, et déjà réputé obscur par les traditionnistes musulmans, le Coran demeure un livre énigmatique pour l’historien, qui cherche à mieux comprendre les circonstances de sa rédaction et de sa composition. Depuis les années 1970, les études critiques et scientifiques ont connu un tournant décisif, suscitant un véritable emballement des publications et provoquant des débats passionnés, mais souvent méconnus, hors du cercle des spécialistes.

Le Coran des historiens, paru aux éditions du Cerf en 3 volumes en janvier 2019, sous la direction de Mohammad Amir Moezzi et Guillaume Dye, vise à combler cette lacune. Rédigé par une trentaine de spécialistes de différents pays, il fait, dans le premier volume, la synthèse de nos connaissances sur le Coran, considéré non seulement comme un document religieux, mais comme un document linguistique, littéraire et historique du VIIème siècle, qu’il s’agit d’interpréter à la lumière des dernières et nombreuses découvertes archéologiques et épigraphiques, complétée par l’étude systématique des sources non arabes et non islamiques, déjà entreprises par les savants depuis le XIXème siècle. Le second volume, en 2 parties, est un commentaire continu des 114 sourates, selon l’approche historico-critique et philologique des études bibliques. Le 3ème volume est une bibliographie, sous forme électronique, pour être constamment mise à jour.

Le Coran, analysé dans son contexte historique à travers les relations entre Arabes, Byzantins Ethiopiens et Persans, apparaît alors comme un carrefour des traditions et des religions de l’Antiquité Tardive : juive, chrétienne, judéo-chrétienne, zoroastrienne, manichéenne, dans un environnement spécifique, juridique comme apocalyptique, loin du récit traditionnel. Nous nous interrogerons donc sur l’authenticité des traditions islamiques et ferons le point sur la nouvelle hiérarchie des sources, tout en nous demandant ce que l’on peut savoir de Muhammad aujourd’hui. Nous essaierons de montrer les emprunts du Coran aux autres religions monothéistes et de montrer le lien entre la construction califale et la canonisation du Coran, tout en nous interrogeant sur sa composition. Nous nous intéresserons enfin aux nombreuses figures bibliques, aussi bien de l’Ancien que du Nouveau Testament, qui apparaissent dans le Coran, sans oublier de souligner l’évolution, d’un islam apocalyptique à un islam juridique, depuis les sourates dites mecquoises jusqu’aux sourates ou aux versets de l’époque médinoise.

Il ne faut pas oublier enfin la dimension civique d’une telle entreprise, qui tend à apaiser les polémiques et neutraliser les fanatismes, en appliquant une distanciation critique et en privilégiant une approche historique et non confessionnelle.

Sandrine Skiller Tabusso

L’univers des romans et des films dits « policiers » a permis à chacun de nous de « participer » aux recherches méthodiques effectuées par des enquêteurs imaginaires en quête de vérité.

Par-delà le domaine de la fiction, nous nous intéresserons dans ce cours à la criminologie en tant que science interdisciplinaire, faisant appel à des domaines aussi variés que la psychologie, la sociologie, la police scientifique ou encore la médecine légale.

Nous nous intéresserons aux sciences forensiques (recherche et analyse des éléments d’une scène de crime), pour pouvoir ensuite faire une analyse criminelle et comportementale (reconstitution du mode opératoire, pose, signature). Des cas judiciaires célèbres seront abordés, ainsi que des thématiques telles que les tueurs en série et la toxicologie.

Sandrine Skiller Tabusso

Nous débuterons ce module par un bref rappel des principes de base de la criminologie, avant de poursuivre notre découverte avec des études de cas et de nouveaux thèmes.

Seront abordés entres autres les femmes tueuses et tueuses en série, l'affaire du dahlia noir, la cryptologie et le crime, la psychopathie et les criminels en col blanc, la cannibalisme, la nécrophilie...

Nous approfondirons nos connaissances de l’analyse criminelle et apprendrons à établir un profil à partir d’un cas pratique.

Sandrine Skiller Tabusso

Ce cycle s'adresse aux stagiaires ayant déjà suivi les cours des deux premiers niveaux

Seront abordés la maltraitance des enfants, le viol, la violence conjugale, la schizophrénie, les femmes amoureuses de criminels, retour sur quelques notions passées (tueurs en série, médecine légale), ainsi que d'autres thèmes à confirmer (somnambulisme...).

Ces études nous permettront d'approfondir encore plus nos connaissances de l’analyse criminelle.